Hasselblad

  la photographie sans concessions 2003FCW

 

 

 

           

 

       
   

la diva du moyen format

   

Hasselblad jouit de la réputation de "Rolls" des moyens formats. Le design, l'universalité de la gamme, la qualité générale de fabrication, les photos de cosmonautes marchant dans l'espace ont construit cette image, la presse de mode la propage sur papier glacé.

Ceci ne doit pas faire oublier qu'en 6x6 la meilleure offre technique actuelle est sans doute Rollei. Voir à ce propos the Rollei 6008 camera de Philip Greenspun, comprenant une comparaison Rollei/Hasselblad.


 
  carré or not carré ?  

Sans ouvrir la querelle des formats, la logique oriente vers le 6x7, plus proche du format de publication. Dans ce format ma préférence va au Pentax 6x7 pour sa robustesse, sa gamme optique et son rapport Q/P, et au Mamiya 7 télémétrique pour sa simplicité de mise en oeuvre. Les Mamiya RZ et RB ne sont guère à l'aise sortis du studio, sinon pour la prise de vue extérieure en équipe lourde, où ils excellent. Encore au dessus, le Fuji 680 (qui ressemble à un gros RZ), un 6x8 comme son nom l'indique, ne peut guère intéresser que les professionnels de la photo industrielle, qu'il comble.

Le Pentax 6x4,5, déjà excellent, est amélioré avec l'autofocus. Le nouveau Contax 6x4,5 l'a rejoint comme choix logique pour un équipement unique. Là est bien le problème : ces 6x4,5 peuvent constituer l'équipement unique d'un photographe (s'il ne lorgne pas trop la photographie sportive ou animalière ...) mais coexistent mal en sus d'un système 35 mm. Pour profiter vraiment du moyen format, il vaut mieux choisir le 6x7 que le 6x4,5 un peu étriqué en surface.

Après avoir dit du bien des autres, pourquoi ai-je choisi Hasselblad?

Pour sa gueule et sa réputation, tout bêtement. Et je ne le regrette pas, les optiques méritant leur réputation, avec des (rares) points faibles et des monuments.

       
       
  objectifs 
 
   
  les CF  

Les objectifs CF ont succédé aux objectifs C vers 1983. A cette occasion, les éléments mécaniques furent totalement rénovés : fûts, obturateurs. En revanche, les formules optiques furent conservées. Par la suite quelques nouvelles optiques apparurent : 40 CF et 50 FLE à lentilles flottantes, 180 CF et 500 apo.


Mon avis qualitatif sur les optiques CF
Objectif Mon avis Comparaison avec C
30 mm f 4 fish-eye Non essayé Identique au C T*
38 mm f 4,5 du SWC  Excellent Identique au C T*
40 mm f 4 Très bon Gros progrès, le 40 C est faible
50 mm non FLE f 4 Excellent Identique au C T*
50 mm FLE f 4 Excellent pas d'équivalent
60 mm f 3,5 Très bon Identique au C T* 3,5
pas d'opinion sur 60 C f 4 et 5,6
80 mm f 2,8 Très bon Semble identique au C T*
 il existait un 80 à 5 lentilles faible 
100 mm f 3,5 Excellent, supérieur au 80 mm Identique au C T*
120 mm Makro f 4  Approprié aux plans serrés
bon mais pas super à l'infini
Le 120 C T* est un f 5,6
pas d'opinion dessus
135 mm Makro f 5,6 Très bon à courte distance
meilleur que le 120 CF
Identique au C T*
150 mm f 4 Très bon Identique au C T*
180 mm f 4 Très bon mais
à peine mieux que 150 mm
pas d'équivalent
250 mm f 5,6 Non essayé Identique au C T*
250 mm f 5,6
Super-achromat
Excellent Identique au C T*
350 mm f 5,6 Non essayé Identique au C T*
500 mm f 8 apo Non essayé Gros progrès
Le 500 C est faible

 

Quelques commentaires: Le 120 mm Makro m'a déçu, quoi qu'en disent certains avec des mines gourmandes. J'espérais un monument mais, à l'infini, c'est seulement un objectif correct : la définition est assez satisfaisante mais l'image est terne. Voir l' essai du 120 CF et 110 F, qui montre toutefois l'homogénéité de la couverture d'image du 120 CF à courte distance. Je ne crois pas qu'il s'agisse de malchance, des experts m'ont confirmé ce point de vue. Voir aussi P. Greenspun et O. Bjernulf.

Le monument par excellence est le 100 mm. Vieille optique mais qui a tout : définition élevée, image brillante, pas un poil de distorsion, angle agréable, première ouverture pleinement exploitable ...

Le 180 mm ne m'a pas fait oublier le 150 mm, dont j'aimais mieux l'angle de vue et le moelleux du rendu.   Une qualité: le 180 mm donne de très bons résultats avec le doubleur Mutar. Un inconvénient avec les 500 CM et 503 CX : gros vignettage à la visée.

Le 50 mm FLE a tout pour lui, mais en étagement je préfère encadrer le 100 mm par le 40, le 60 et le 180 que la série 50/100/180. Si on s'appuie sur le 80, la suite 50/80/150 est idéale.


 
  nouveautés  

Quelques indications sur les CB, CFi et CFE : n'ayant jamais essayé ces optiques, il s'agit de commentaires généraux, dont j'espère qu'ils valent un peu plus que ceux du Café du Commerce.

les CB n'ont pas de position F (débrayage de l'obturateur central pour fonctionnement avec rideau sur les boîtiers de la gamme 2000 et 200). Ils ne sont pas compatibles avec le 202 FA et ont des limitations avec les autres modèles de ces gammes. Les formules optiques des 60 et 80 CB seraient les mêmes que celles des 60 et 80 CF; celle du 160 CB est totalement différente de celle du 150 CF. D'après les commentaires des users groups, la qualité optique est du même ordre que celle des CF. Je ne vois pas en quoi un utilisateur de la gamme 500 pourrait regretter leur achat.

les CFi conservent exactement les mêmes formules optiques que les CF (sauf le tout nouveau 905 SWC voir ci-après). Le bafflage interne a été amélioré, en particulier par la mise en oeuvre d'une nouvelle peinture antireflet. La présentation flatteuse que la marque fait de ces améliorations me semble bien excessive. A formule optique inchangée, le saut de qualité le plus important depuis la création de la gamme C est l'adoption du traitement multicouches T* vers 1969 (porté à l'époque sur des objectifs C noirs). Les améliorations ergonomiques et mécaniques, probablement utiles, ne changent rien à la qualité optique. Je n'ignore pas en écrivant ceci les améliorations ultérieures du traitement multicouche ni celles des tolérances mécaniques et du contrôle de qualité; elles vont indéniablement dans le bon sens mais restent mineures par rapport au saut potentiel d'une rénovation de formule optique. A ce titre les optiques nouvelles comme le 40 mm FLE et le 180 sont à part de ce constat.

Passage au CFI du 903 SWC : il devient le 905 SWC et a été recalculé ... mais uniquement pour éliminer les anciens verres non compatibles avec les règles environnementales. A lire la présentation du nouveau modèle, on ne doit pas s'attendre à un bond de qualité, il y est dit qu'elle est maintenue (!).

les CFE sont comparables aux CFi, avec en plus les puces et contacts E pour les fonctions correspondantes sur les 202, 203, 205. Toutefois le 350 CFE super achromat, qui avait inauguré ces caractéristiques au double standard, est une nouvelle optique du plus haut niveau, au sommet de la gamme Zeiss. Celle ci avait bien besoin d'une optique semi-longue rénovée. Imaginez en 35 mm un fabricant sans 180 ou 200 mm à verres ED !


 
  F, FE et TCC  

Les objectifs F ont été créés pour la série 2000 de boîtiers à rideaux. Ils ne comportent pas d'obturateurs. La disparition de ce goulot d'étranglement leur permet d'être plus lumineux que les CF. En revanche ils ne sont pas utilisables sur les boîtiers traditionnels de la série 500, sauf en pose B (par exemple en astronomie, pour ne pas dépendre des piles).

Les FE et TCC sont optiquement identiques aux F mais comportent les contacts et puces électroniques permettant le fonctionnement automatique des 205TCC, 203FE et 202FA.


Mon avis qualitatif sur les optiques F
Objectif Mon avis Comparaison avec CF
50 mm f 2,8 Excellent Equivalent au 50 CF FLE f 4
80 mm f 2,8 Non essayé Identique au 80 mm CF
110 mm f 2 Excellent au centre
 faiblesse des coins jusqu'à f 5,6 
Au moins aussi bon que le 100 CF
sauf homogénéité de l'image
150 mm f 2,8  Très bon  Au moins aussi bon que le 150 CF 
250 mm f 4 Très bon Pas essayé le CF
350 mm f 4 Bon - utilisation difficile Pas essayé le CF

 

Quelques commentaires: Les optiques F sont toutes de haut niveau.

Le 110 mm est exceptionnel. L'image est encore plus brillante que celle du 100 mm CF, la définition au centre est très élevée, même à pleine ouverture. La faiblesse dans les coins à f 2 est réelle mais rarement gênante car elle ne touche que le dernier centimètre des coins et s'efface en diaphragmant. Voir l' essai du 120 CF et 110 F.

Le 350 mm est bon mais attaque un peu moins fort à sa première ouverture (f 4) que les autres optiques. Dilemme : si on diaphragme pour améliorer l'image, les vibrations la dégradent ... bien difficile à exploiter en tout cas. J'ai enfin obtenu de bons résultats en mettant 3 kg de bracelets de gymnastique souples à cheval sur l'objectif, en plus des poids traditionnels suspendus sous la rotule - je présenterai le dispositif plus tard.  Il reste une grosse incertitude sur la reproductibilité du résultat.

Les nouveautés : je n'ai pas essayé le zoom 60/120 mm FE. Mon petit doigt me dit qu'il doit être fort intéressant, car je n'en ai pratiquement pas vu vu passer en occcasion. Quand au 300 mm f 2,8, ça fait partie des objets pour une autre planète ...

       
 

mes préférés

 

50 mm CF FLE - 60 mm CF - 150 mm CF - 250 mm F.   Au dessus de tout, le 100 CF

Les Super-achromat sont à part. Le 250 donne une image extrêmement pure et fouillée. Les autres (350 f 5,6 et le confidentiel 350 f 2,8) sont certainement exceptionnels.


 
  avis et tests
 
 

Olle Bjernulf liste les tests MTF d'objectifs moyen format parus dans le magazine suédois Aktuell Fotografi. Ces mesures sont d'autant plus intéressantes que les tests d'optiques moyen format sont rarissimes (voir ceux publiés dans les Moyens Formats de Paul Salvaire). Les valeurs publiées pour les optiques Hasselblad recoupent exactement mon opinion qualitative, en particulier la faiblesse relative du Makro-Planar 120 mm. 

Vous pouvez vous rattraper en consultant les courbes MTF publiées par Hasselblad, également disponibles sur le site de Zeiss. Mais ces courbes sont difficiles à interpréter, et les autres constructeurs n'en publient pas (sauf Schneider), d'où l'impossibilité de comparer et, a contrario, l'intérêt des tests des revues. Nota : MTF = modulation transfer function.

       
  évolutions de la gamme
 
 

La compatibilité était un atout extraordinaire, soigneusement entretenu par la marque jusqu'à la série H, adaptée au numérique. La rusticité en fut un, qui s'estompe.

Hasselblad bouge beaucoup ces derniers temps. De bonnes choses arrivent : un miroir moderne sur le 503 CW, rideau caoutchouc sur la série 200, et, au début 1999, un zoom trans-standard F.

   

En revanche la Flexbody et même l'Arcbody ne couvrent qu'imparfaitement les usages auxquels elles dont destinées. Ce sont des ajouts marginaux et pas des piliers du système comme le fut le SWC, avant le 40 CF.

Il semble que, sous l'impulsion des nouveaux propriétaires de la marque, des progrès programmés de longue date se bousculent avec les nouveautés. Il en résulte un activisme un peu confus : le 503 CXi s'imposait-il après le 503 CX dans l'attente du 503 CW ? Les optiques CB sont-elles indispensables à la gamme avant la sortie des CFi? était-il nécessaire de sortir le 201 F puis le 203 F pour intercaler entre eux le 202 FA en moins de deux ans ? la gamme F a compté trois boîtiers (un de chaque par an pour la France ?) jusqu'au retrait du 201 F, qui était pourtant le plus intéressant de mon point de vue ...

Dans l'état actuel de la gamme, le 202 FA est un cul-de-jatte : il n'est convenablement exploitable qu'avec les optiques FE/CFE. Les utilisateurs de moyen format sont souvent conservateurs; ceux qui sont déjà équipés n'auront guère envie de tirer un trait sur leurs optiques pour un automatisme qui n'apporte en l'état pas grand chose. Se priver des obturateurs centraux pour ça ? Tank, nei. Ceux qui recherchent vraiment l'automatisme et sont, soit vierges d'équipement MF, soit prêts au turn-over complet du leur, lorgneront les Pentax et Contax 6x4,5.
A moins que le 202 FA ne soit avant-coureur d'une évolution plus profonde d'Hasselblad vers l'automatisme   (j'écrivais ça avant la sortie du H1).

       
  grincements de dents
 
 

Certaines évolutions ressemblent à des renoncements plutôt qu'à des progrès :

Abandon de la pose T

bouton 503 CXA l'ancienne, déclencheur du 503 CX avec la pose T par verrouillage du cliquet.

bouton 503 CWModernité oblige, le 503 CW ne donne plus la pose T.

       
     

Abandon du voyant de contrôle d'armement

voyant 503 CXA l'ancienne, le voyant du 503 CX me permet de savoir où j'en suis (à droite, blanc sur cette photo, ce qui indique que le boîtier est armé, le dos aussi)

voyant 503 CWLa modernité repasse le plat : avec le 503 CW, pour savoir s'il est armé ou non, je dois ouvrir le viseur.

 

La perte de la pose T est agaçante, surtout pour les manips exotiques telles que l'astronomie ou la microscopie. Quand au voyant d'armement, c'est carrément une vexation, quand on mesure l'importance de savoir si le boîtier est armé avant tout changement d'objectif. Le 2003FCW avait inauguré cette lacune, gravissime sur ce boîtier qui vous punit par la mort des rideaux tetedemort en cas d'erreur et ne permet pas le contrôle dans le viseur si l'on garde le retour instantané du miroir.

Merci Monsieur Plus !

       
       
 

quel âge
avez-vous ?

  Boîtiers, dos, autres accessoires :
la marque Hasselblad utilise un code de marquage annuel.
V H P I C T U R E S
1 2 3 4 5 6 7 8 9 0
Exemples :   UR = fabriqué en 1978   ;  EP = fabriqué en 1993

     

Les optiques sont numérotées par Zeiss. Les séries se chevauchent, il y a donc des glissements d'une année sur l'autre.

Le site Hasselblad historical propose une base de données des dates de fabrication. Je n'ai pas eu l'occasion de vérifier sa pertinence.   La difficulté vient de ce que les numéros se chevauchent entre modèles. Un repérage très grossier donne : vers 1977 : 6.060.000   vers 1985: 6.800.000   vers 1990 : 7.100.000   vers 2000: 7.700.000 (?) mais aussi 8.800.000 pour un CFE

Par ailleurs, un moyen sur de dater les optiques CF est le code interne en rouge sur le baffle, indiquant la date de fabrication. Eventuellement, il faut tourner la bague de mise au point pour le dégager. Ce code est de la forme <lettre-deux chiffres> où la lettre donne le mois (A=janvier) et les deux chiffres inversés donnent l'année. Exemple : B39 signfie Février 1993.
Ce code ne semble plus être inscrit sur les CFE.

Le zoom 140/280 porte la numérotation Schneider.
 

 

liens
 

 

Liens

R. Monaghan, site universel de liens moyen format, fourmille de références de pages sur les Hasselblad.

Rollei - Hasselblad : une comparaison par P. Greenspun (citée ci-dessus)

The Hasselblad lens guide  (fichier texte) de D. Munroe 

Hasselblad historical  site récent d'info sur la marque, les systèmes 1000 et V, par un groupe d'amateurs

Tests MF  par O. Bjernulf (cité ci-dessus)


 
  sites officiels  

Hasselblad

Zeiss : la marque fournit des détails techniques sur ses optiques.

 

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Copyright de l'auteur : © <Dominique Césari>
Page créée en 1998 - dernière mise à jour : avril 2007