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Correction logicielle des fuyantes

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Faut-il encore acheter très cher des objectifs à décentrement quand les traitements d'images permettent de redresser les fuyantes ?

Bonne question, que je ne vous remercie pas d'avoir posée, car je n'ai pas d'idées bien arrêtées   :-)

Photoshop permet de corriger les fuyantes verticales ou horizontales. L'exemple porte sur la correction de convergence des verticales, la plus utile.

	non corrigée	corrigée
Ce kiosque est sur une butte. On ne peut le photographier qu'en contre-plongée accentuée. La vue est prise au court télé (zoom sur 80 mm environ). La vue non corrigée est un peu distordue à mon goût. Une fois corrigée, elle est plus équilibrée. Mais la manoeuvre mange des marges, il n'y avait pas assez réserve dans le cadre pour un résultat équilibré.

La manipulation est simplissime, c'est juste une question de coup d'oeil pour équilibrer le résultat.

En cliquant sur "perspective", des poignées apparaissent, juste dans les coins de l'image encore non modifiée (je ne l'ai pas représentée, ça deviendrait monotone). On tire sur les poignées du haut pour élargir et celles du bas pour rétrécir. On agit dans ces deux sens pour équilibrer l'élancement de la masse du bâtiment. L'image s'inscrit dans un trapèze s'élargissant vers le haut. On sauvegarde une fois (en format tif ou psd pour ne pas perdre). On rouvre l'image et on la recadre pour éliminer les triangles carroyés qui dépassent l'aplomb. C'est fini. Vous aurez remarqué que l'image ci-contre est à 6,25 % . Elle est lourde, environ 40 mégas, ce qui laisse une bonne réserve pour retailler. Mais le cadre étant juste ce qu'il faut (vieux réflexe de projeteur de diapos qui veut un original au format utile), je manque de marge sur les côtés. J'en ai en haut et en bas, mais je l'ai sacrifiée pour ne pas déséquilibrer davantage le résultat.

l'image dans Photoshop Elements

La déformation en trapèze faisant perdre énormément d'espace de chaque côté (30% dans l'exemple ci-dessus, où la marge est insuffisante), il faut donc prendre une bonne réserve au départ. Je l'estime à 50/60 % de champ en plus pour absorber les chutes : par exemple, un 24 mm pour ce qui entrerait dans un 35. (à confirmer)

On touche donc une des contreparties de cette manoeuvre : on perd des pixels, un peu comme en recadrant lourdement une image pour obtenir un effet court télé dans un 50mm. En outre, la transformation implique une (légère) perte intrinsèque. En revanche, on peut partir d'un objectif fixe à haute définition pour combler ces pertes. Eviter donc les zooms premier prix pour ces manips.

En tout cas, cadrer bien vertical et "pleine pastille" (sujet centré) pour garder des marges sur les 4 côtés. Utiliser un bon objectif et si possible un pied pour avoir le plus de réserve de définition dans l'image de départ.

conclusions rapides

• accéder à la correction des fuyantes sans objectif à décentrement, c'est génial : plus d'excuses aux vues faisant converger hideusement les verticales.
• peut-être la meilleure formule en prise de vue numérique, puisque le support est déjà adapté, et que les objectifs à décentrement perdent de leur intérêt avec le coefficient multiplicateur de focale (z'avez pas 10 000 € pour un Canon D1s ?)
• très utile en argentique, pour les sujets dépassant les limites de corrections permises par les objectifs à décentrement
• pas universel, au moins dans les versions simples des logiciels
• le soin à la prise de vue reste de mise

• un tutoriel en français du photoclub des institutions européennes, qui conclut sagement : "Rien ne vaut, finalement, une image exempte de défauts à la prise de vue...!"
• des tutoriels en anglais : Spirope, Chris Breeze, encore un
• les corrections extrêmes d' Helmut Dersch, à base de fish-eyes, avec le logiciel qu'il a lui-même écrit