Pieds et rotules accessoires essentiels souvent sous-estimés

     

Pieds photo

     
 

Il n'est pas rationnel de se payer à grands frais la plus haute qualité optique et de n'en profiter qu'en partie pour cause de bougé. Dans ce sens, le rendement global de l'ensemble boîtier + objectifs est essentiel. Contax soigne particulièrement cet aspect. De même j'avais été soufflé par la douceur de déclenchement d'un Konica T4 et par les résultats qu'il permettait avec un 40 mm f1,8. On ne peut pas dire qu'on soit gâtés avec les Nikon mécaniques ...

Les bénéfices du pied :
  • amélioration de la stabilité à toutes les vitesses.
  • cadrage précis avec les optiques longues (à partir du 300 mm f2,8)
  • peaufinage de la composition et du cadrage (toutes focales)
  • possibilité de surveiller les intrusions dans la zone visée juste avant l'exposition

Avec un 50 mm, la stabilité est critique jusqu'au 1/60 ème, encore décelable au 1/250 ème. Pour vous en convaincre, regardez à la loupe binoculaire des diapositives de qualité (50 mm standard à sa meilleure ouverture (f5,6 ou f8), bonne mise au point, film haute définition, beau temps).

Les inconvénients du pied :
  • poids, encombrement, temps pour le déployer,
  • bonjour la discrétion; "chasse" de plus en plus fréquente à l'amateur,
  • paresse en terme de cadrage, insidieux, si on n'y prend garde.

Un pied de bonne qualité dure toute la vie ... mais il est cher. De plus il est très rare d'en trouver d'occasion en bon état.

Pour un usage général un pied à crémaillère s'impose. N'ayant pas besoin de précision dans le positionnement vertical (comme c'est le cas en macro ou au studio), j'ai abandonné la crémaillère pour une plate-forme fixe, afin de gagner du poids et de la stabilité sur un modèle carbone qui est maintenant mon pied usuel.

J'utilise des Gitzo. Quoi qu'ils soient bien fabriqués, je me permets de critiquer le système de serrage des sections par bague, ni rapide, ni parfaitement efficace. Il faut vraiment les serrer fort, c'est lent et c'est pénible à replier. (nota : cet inconvénient a sans doute été supprimé sur les nouveaux modèles)

Les Gitzo, c'est beau,
mais ça casse aussi ...

(sur l'air de la peinture à l'huile)

Boulon cassé du Mountaineer

Cette vis vaut 75 F HT !

Si vous rêvez du meilleur possible, lorgnez sur les Sachtler, ou, en pied lourd, les Ries Tripods. Sachtler est d'ailleurs plutôt orienté vidéo que photo et, en particulier, orineté vers la prise de vue vidéo pro lourde; mais la gamme démarre sur des modèles assez légers, très bien adaptés pour le moyen et grand format. Les pieds de "broadcast" purs, comme Vinten ou Cartoni, sont un peu overkill. Mais c'est peut-être à considérer pour les ULF au dessus du 11x14.

Mise à jour partielle : Gitzo a renouvelé sa gamme. Les nouveaux pieds ont un serrage des segments amélioré. Ceci règle vraisemblablement la seule réserve sérieuse.

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ARCA-SWISS, nec plus ultra de la rotule photo

 

Quoique rotules et pieds soient disponibles séparément, le choix d'un ensemble doit être considéré en prenant tout particulièrement en compte le dispositif de fixation du boîtier.

Or, des trois éléments du support : pied, rotule (ou tête à axes séparés) et liaison avec l'appareil, ce dernier est celui auquel on accorde au départ le moins d'attention. C'est tout au moins ce que j'ai fait. Dans un premier temps, je me suis contenté du dispositif de vissage intégré aux têtes (par la plupart des fabricants, dont Gitzo) : nul. Perte de temps, risque de pivotement du boîtier autour de l'axe de la vis (surtout en cadrage vertical avec objectif un peu lourd), agacement préparant mal à la prise de vue.

Puis est venu le temps des fixations rapides, où un plateau fixé sous l'appareil vient se cliquer ou se serrer dans une base fixée sur la rotule : Kaiser, Gitzo, Manfrotto.

La maladie de ces dispositifs est la mauvaise liaison aux deux interfaces :

  • de la base sur la rotule : manque de rigidité, risque de pivotement, parties saillantes.
  • de l'insert qui se fixe sous l'appareil : ou bien il est petit et limité à de petites charges (Kaiser) - ou bien il déborde (Manfrotto, Gitzo), on ne peut pas le laisser à demeure, on n'a fait que déplacer la chose à visser à chaque utilisation.

Simultanément j'avais du mal à trouver une rotule me donnant satisfaction. Pendant longtemps j'ai utilisé une tête trois axes. Sous l'apparence de la rationalité (on règle séparément chaque axe), ce type de tête cumule à mon avis tous les défauts : manque de rigidité, principalement du à la surélévation du boîtier par rapport à l'embase du pied, encombrement, lenteur du réglage. Mon avis n'est pas original; il est celui de la grande majorité des professionnels.

Au contraire, les rotules à boule, dites "ball" permettent un réglage immédiat du cadrage, sont peu encombrantes et peuvent être très rigides.

Les rotules ARCA-SWISS combinent de tels avantages qu'elles sont devenues LE standard chez les professionnels US :

  • tous les avantages de la rotule ball (compacité, rapidité),
  • rigidité incroyable : vous pouvez mettre 30 kg sur la rotule, le pied souffrira avant elle,
  • forme ellipsoïdale brevetée de la boule, qui freine le basculement de la charge (un des points faibles des rotules),
  • réglage fin de la friction,
  • serrage sans effort, pas de risque de dépointer la charge,
  • et, AVANTAGE ESSENTIEL : fixation de la charge sur un plateau robuste mais compact, que l'on serre dans l'étau surmontant la rotule après l'y avoir glissé. Ultra-rigide et mise en place rapide. Idéal, sous réserve d'utiliser des plateaux à l'empreinte de chaque appareil

Arca-Swiss B1

rotule Arca B1

Cette percée sur le marché américain pro est une référence, car ils sont particulièrement exigeants sur le rapport qualité-prix (or les productions européennes y sont horriblement chères) et il ne sont pas sensibles au snobisme de marque.

Au rang des inconvénients plus apparents que réels :

  • le plateau n'est pas assuré, il peut glisser entre les machoires de l'étau si on l'a mal serré et tout tombe par terre,
  • un poil lourd (800 g),
  • les plateaux standard sont imparfaits (risque de pivoter sous la charge), il faut se procurer ceux de RRS ou de Kirk.
  • risque de blocage de la rotule, si on a desserré le bouton secondaire de réglage du minimum de friction.

ARCA fabrique quatre modèles :

  • la B1 (de loin le plus courant, c'est celui auquel je me réfère ci-dessus),
  • la B1G qui est une grosse B1. Elle est quasiment inutile, car la B1 accepte déjà des charges étonnantes. Bien entendu la B1G permet d'aller plus loin, mais pour des masses qu'il faut éviter de traiter sur une rotule, à cause du basculement.
  • la B2G qui malgré son nom n'est pas une rotule "ball" mais une grosse rotule double axe, dédiée aux lourds télés
  • et un modèle "économique", version de la B1 sans base panoramique, qui vise le marché américain.

ARCA-SWISS n'a pas encore de site web - voir The F-STOPs here

Mise à jour partielle : Arca-Swiss a introduit de nouveaux modèles de rotule et légèrement fait évoluer ceux décrits ci-desssus.


Les plateaux adaptables "ARCA-Style" :   Comme je vous en ai averti ci-dessus, les plateaux standard d'Arca sont assez rustiques. Ils n'empêchent pas la rotation de la charge autour de la vis de fixation (défaut général des inserts standards).

Deux fournisseurs américains, RRS et Kirk, fabriquent en petite série des plateaux adaptés sur mesure à chaque cas : boîtiers, gros télés, objectifs macros. Ces plateaux comprennent des reliefs qui s'appuient sur les bords de l'objet fixé et empêchent le pivotement (lèvres en légère saillie ou empreinte du socle dans la masse du plateau). RRS est passée de la micro-entreprise fondée par un artisan, s'est musclé mais reste au top de la qualité. Kirk est une petite entreprise qui a recentré sa gamme de produits photo sur ces rotules et plateaux adaptables.

D'autres fabricants ont repris le standard Arca, en particulier Hama (qui a une gamme très vaste, dont seule la partie courante est largement diffusée en France). A son corps défendant, Gitzo a complété sa gamme d'un étau compatible Arca.

De plus le web chinois inonde le marché de plateaux de qualité inégale mais certains sont très bien. Devant cette abondance, il faut prendre garde à la compatibilité. Andreas Siegert a établi un important tableau des compatibilités croisées entre marques "Arca-compaibles".

Si les Arca sont rustiques, ils ont un gros avantage, leur bonne épaisseur, qui dégage parfaitement la vis de serrage du sabot. C'est essentiel avec les appareils qui ont un font large et en particulier avec les chambres. Le double écrou de pied est indispensable pour éviter la rotation. S'il n'y en a pas (par exemple sur les Linhof) on souffre.

Exceptions pour lesquelles les rotules "ball" (ARCA ou les autres) sont mal adaptées :

  • gros télés : la rotule bascule sous la charge - l'idéal est la suspension à berceau, dont l'axe avant/arrière est reporté juste au dessus du centre de gravité de l'objectif - Wimberley en fabrique une excellente, Manfrotto a sorti la sienne, moins haut de gamme comme d'habitude.
  • grand format : charge trop importante (grosse monorail, 8x10), réglages fins impossibles. L'idéal est un système à un axe d'inclinaison avant/arrière et un réglage de site, posé sur un dispositif de nivellement. Une fois la mise à niveau réalisée à l'aide du nivellement, il est aisé de cadrer, la verticale est conservée. Au moins trois marques en fabriquent : Sinar (il est excellent), Linhof et Ries Tripods (deux modèles dont un gros calibre). La grosse rotule trois axes Gitzo à grand plateau surbaissé peut faire l'affaire.
  • en studio : les réglages très précis exigent une tête micrométrique; c'est un domaine que je connais mal. Pour les charges limitées, tels qu'un moyen format, le cube Arca est un rêve de précision. Les têtes Majestic ou Cambo supportent des charges importantes et comportent une manivelle de réglage fin.

Mise à jour partielle : un nouveau fabricant, Burzynski, a mis sur le marché une tête ball dont on dit beaucoup de bien : très rigide, surbaissée. Plus simple, et donc un peu moins chère qu'Arca. Un poil lourde, mais ses avantages semblent mériter l'effort. Pas de site web, en vente chez Isarfoto ou son correspondant à Nice : Photo et nature.
Acratech fait lui aussi des rotules très stables. Markins, fabricant Coréen, a l'air d'un très bon niveau, avec des plus intéressants : rotules allégées, plateaux bidirectionnels.

 
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